Voie Héracléenne - Via Domitia - Passage d'Hannibal
Quelles que soient les époques, des chemins nombreux ont toujours traversé les Albères. La Côte Vermeille, compte tenu de sa situation peu élevée et de la présence de la mer, a certainement joué un rôle important, dès l’Antiquité, dans ce passage.
Les données suivantes restent, à ce jour, des hypothèses car peu d’écrits ou d’objets d’époque ont été retrouvés.
Voie Hérakléenne
La Voie Héracléenne, du nom du mytique Héracles, qui selon la légende aurait ramené par ce chemin du détroit de Gibraltar un troupeau de boeufs pris au géant Gérion.
Si ceci n’est qu’une légende, on peut penser que les Grecs qui, cinq siècles avant JC, avaient installé des colonies sur nos côtes (Empuries, Roses, Collioure, Marseille), avaient pris soin de créer des itinéraires terrestres reliant ces cités dans le but de commercer avec les autochtones.
L’itinéraire le plus court et toujours en vue de la mer, aurait relié Empuries-Roses-Collioure en passant par le col de Banyuls, puis proche des Abeilles, serait remonté au col des Lladres , puis au col de Vallauria. Il redescendait ensuite par la vallée du Ravaner et rejoignait Collioure.
Autre possibilité : il aurait pu descendre du col de Banyuls jusqu’à Banyuls, puis aurait rejoint Collioure par un chemin proche de la route actuelle.
Via Domitia
Cette voie réalisée (-121 à -118 avant JC) sous le proconsul Domitius Ahenobarbus, venait de Narbonne, passait à Ruscino (château Roussillon), puis près d’Illiberis (Elne), et enfin à Taxo où elle se scindait en trois branches.
La branche principale rejoignait Ad Centuriones (Saint-Martin de Fénolar) puis franchissait les Albères, dans un premier temps, au col du Perthus, puis, plus tard, au col de Panissars (335 m) où l’on trouve le trophée de Pompée.
Une branche secondaire passant à La Pave remontait la vallée de la Massane, passait à Lavall, et atteignait la crête au col du Tarres (907 m) ou à celui de la Carbassère (960 m).
La dernière voie, la plus orientale, est celle qui intéresse la côte Vermeille ; les textes médéviaux l’appellent la carrera de Carles. Cette voie remonte le cours du Ravaner pour atteindre le col de Vallauria (430 m), elle redescend ensuite par le col des Lladres dans la vallée des Abeilles, puis remonte au col de Banyuls (357 m). Son parcours exact, dans la vallée de Banyuls, n’est pas précisé à ce jour.
Ce chemin aurait été très fréquentée jusqu’au XIIIè siècle.
Le passage d’Hannibal
En 218 avant JC, la deuxième guerre punique est déclenchée par Carthage contre Rome.
La flotte de Carthage étant inférieure à celle de Rome, le général carthaginois Hannibal décide d’attaquer Rome par voie terrestre. Il met sur pied une immense armée ; il traverse le nord de l’Hispanie et arrive devant les Pyrénées.
Son itinéraire de traversée est inconnu d’une façon précise. Toutefois, compte tenu du nombre de fantassins (environ 60 000), de cavaliers (environ 9000), d’animaux de bâts (environ 10 000), et de 37 éléphants, et de sa volonté de progresser rapidement, la plupart des historiens pensent qu’il a emprunté 3 voies.
Une voie passant par le col du Perthus.
Une voie remontant au col de la Carbassère et redescendant par la vallée de la Massane.
La dernière voie étant la Voie Héracléenne du col de Banyuls - col de Vallauria et vallée du Ravaner.
Après la traversée des Albères, il rassembla sa troupe près d’Illiberis (Elne) avant de poursuivre vers Rome.